« Et si... Non. Impossible.» [Alana & Ryan]

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« Et si... Non. Impossible. »

Comment faire céder un homme ? Comment parvenir à ses fins lorsque l’homme que l’on essaie de convaincre est une vraie tête de mule ? Tout d’abord, on peut tenter les négociations. On essaie de trouver de bons arguments, on propose une contrepartie en échange du service rendu, on reste dans quelque chose d’assez neutre, finalement. Si cela ne marche pas, il faut immédiatement passer à la phase deux, c'est-à-dire, le chantage affectif. On reproche au garçon de ne pas vouloir nous faire plaisir, de ne penser qu’à lui, qu’à son bonheur, puis on finit par lui dire qu’il ne nous aime pas vraiment, et qu’il nous fait beaucoup de mal en refusant notre proposition. Généralement, après ce genre de scènes, le jeune homme finit par céder, il obéit à tous nos désirs, et nous pouvons donc le traîner n’importe où. Par contre, s’il est plus coriace, ou bien, s’il a l’habitude de ce genre de stratagèmes, il faut entamer la phase trois : Il faut savoir utiliser ses charmes, il faut tout faire pour l’amadouer, en jouant sur sa corde sensible. Le regard de chien battu peut se révéler extrêmement efficace aussi, et c’est d’ailleurs grâce à celui-ci, que j’ai réussi à persuader Ryan de venir avec moi au cinéma.

D’abord réticent, j’ai dû me montrer très convaincante pour parvenir à le sortir de son appartement, et puis, il m’a finalement rejoint ; Habitant tous les deux à Brooklyn, il a été assez facile de nous retrouver, de nous donner rendez-vous. Après quelques taquineries, nous avons donc pris le métro pour nous rendre dans le Bronx, un arrondissement plutôt chaud, mais qui abrite un très bon cinéma passant de nombreux films étrangers. Aujourd’hui, il passe La vie est Belle de Roberto Benigni, un film que j’affectionne tout particulièrement, alors je ne pouvais absolument pas le rater. Malheureusement, étant une immense trouillarde, je ne voulais pas me retrouver seule dans les rues, et puis, j’avais aussi très envie de passer un peu de temps avec le jeune homme. Pour tout avouer, je suis très proche de Ryan depuis quelques années maintenant. Nous nous sommes rencontrés grâce à l’un de ses potes, avec qui je sortais à l’université, puis au fil du temps, à force de se voir, de discuter, nous avons finit par devenir meilleurs amis, presque inséparables, en fait.

Bref. Je sors rapidement de mes pensées quand nous arrivons devant le cinéma. Je me tourne vers mon ami, et lui adresse un sourire rayonnant. Bon ok, j’ai l’impression qu’il n’est pas aussi ravi que moi d’être ici, mais je suis certaine que cela ne va pas durer. Je ne veux pas qu’il s’ennuie, et surtout, je ne veux pas qu’il fasse la tête pendant tout le film. Je décide donc de détendre un peu l’atmosphère : « Roooh, fais pas cette tête, Ryan. Tu vas voir, ça va être génial ! Et puis, tu es avec moi, alors forcément tu vas passer un super moment ! ». Je rejette ma chevelure blonde en arrière, du style « parce que je le vaux bien », et finis par lâcher un léger rire. Je prends ensuite sa main dans la mienne, et le tire vers l'entrée avant d’ajouter : « Je te promets de venir mater tous les matchs de foot que tu veux, sans dire la moindre parole désobligeante sur ton équipe préférée. Tu sais à quel point ça va être dur pour moi, pas vrai ? Et puis, si t’es sage, je ramènerai même des bières… ». Je lui lance un autre de mes sourires. « Marché conclu ? »

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Alana & Ryan

Aujourd’hui, j’avais prévu de passer la journée chez moi, sur mon canapé à jouer à la console. Il annonçait des orages et de la pluie alors pour éviter de me mouiller autant ne pas bouger. Enfin c’est ce que je croyais jusqu’au moment où quelqu’un sonnait à ma porte, je me levais donc pour aller ouvrir et vis Alana avec un immense sourire sur les lèvres. Qu’est-ce qu’elle me veut encore ? Me demandais-je alors. En général quand elle fait ce genre de sourire, c’est qu’elle à besoin de quelque chose. Je n’avais pas tout à fait tord, car elle me demandait de l’accompagner au cinéma. En général le cinéma je ne suis pas contre, mais là le nom qu’elle m’a sorti ne me disais vraiment rien. Après quelques minutes passées dans le métro, nous marchions encore quelques minutes de marche et nous arrivions devant le cinéma. Alana se tourne vers moi avec un grand sourire et me lança de ne pas faire la tête, car nous allions passer un bon moment et vu que je serais avec elle, je ne pouvais qu’apprécier. Ce qu’elle me dit par la suite m’intéressait pleinement. – Marché conclu ! Lâchais-je en la suivant à l’intérieure. Je peux toujours dormir pendant le film hein. Je payais les places et achetais du pop corn au passage, un gros pot parce que je la connais la petite. Nous nous installions ensuite dans la salle. – C’est quoi déjà comme film ? Demandais-je alors histoire de savoir ce que je vais voir.

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« Et si... Non. Impossible. »

En fait, quand on y pense, ce n’est pas vraiment mon genre d’obliger les gens à me suivre dans mes délires, de les forcer à faire quelque chose qu’ils ne veulent pas forcément. Pourtant, aujourd’hui, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller chercher mon meilleur ami pour aller au cinéma, je n’ai pas pu m’empêcher de l’embêter alors qu’il voulait simplement rester tranquille à son appartement. Peut-être parce que je n’aime pas l’emplacement de la salle de visionnage, parce que j’ai peur de m’y retrouver seule. Peut-être parce que le film n'est qu'un prétexte pour lui parler, pour me confier à lui, et le cinéma m'a semblé être une bonne idée pour faire cela... Quand je suis dans le Bronx, j’ai l’impression de revenir quelques années en arrière, dans certains quartiers chauds de Chicago : Ici, il y a plusieurs gangs qui font la loi, la police ne cesse de faire des allées et venues dans l’arrondissement, alors forcément, cela me rappelle mon frère, et ses années de délinquance. Bref, il est certainement préférable que je cesse de remuer tout cela, et que je me concentre un peu plus sur Ryan, sur le moment présent. Heureusement, la voix de mon ami me sort complètement de mes pensées, et mon éternel sourire reprend sa place sur mon visage de poupée. Comme je m’y attendais, il est d’accord avec ma proposition, ce qui me fait doucement rire. Je lui lance ensuite d’un ton léger : « Ah, je savais que tu ne pourrais pas me résister bien longtemps ! ».

Nous pénétrons alors dans le cinéma, et alors qu’il se charge de payer les places, je jette un coup d’œil aux personnes déjà présentes. Heureusement, il n’y a personne que l’on connaît : Pour être totalement honnête, pour le moment, je n’ai pas tellement envie de partager mon meilleur ami, je veux passer un moment tranquille avec lui. Point. Après quelques instants, je retourne vers Ryan, et le remercie. Nous allons nous asseoir, et je commence déjà à piquer dans le seau de pop-corn, tout en l’écoutant parler. Je finis tout de même par lui répondre : « Il s’agit de La vie est belle, de Roberto Benigni. C’est un très beau film, tu vas voir. ». Je lui adresse un léger sourire amical, et retire lentement mon manteau, pour m’installer un peu plus confortablement. Malheureusement pour moi, plus le temps passe, plus j’ai envie de parler à Ryan, de lui avouer la vraie raison de cette venue au cinéma ; Il faut dire que cela fait quelques jours que j’ai envie de me confier, de parler à quelqu’un, mais je n’ose pas, je n’y parviens pas. Cependant, aujourd’hui, j’en ai marre de jouer la comédie, j’en ai marre d’être la fille enjouée qui n’a aucun problème dans sa vie, qui a toujours la pêche, et le sourire. C’est bizarre, quand j’ai reçu l’appel de ma mère, j’ai voulu en parler à Allie, et puis le visage de Ryan s’est ensuite imposé dans mon esprit.

Que faire ? Suis-je censée amorcer le sujet avant le départ du film ? Va-t-il comprendre que quelque chose me tracasse ?

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Alana & Ryan

Alana. Un sacré numéro cette fille-là. C’est sûrement pour ça qu’on s’est tout de suite très bien entendu. Au début elle sortait avec un de mes potes, donc forcement nous étions amener à nous voir très souvent et nous avons rapidement sympathisé, ce qui à un peu rendu jaloux son copain. Honnêtement, ça m’allait qu’ils ne soient plus ensemble, le type en question n’était pas du tout sérieux côté relation et Alana méritait bien mieux que lui.
Aujourd’hui, je comptais ne pas sortir du tout, mais Alana en avait décidé autrement puisqu’elle me suppliait de l’accompagner au cinéma, le cinéma qui se trouvait dans le Bronx. Je n’étais pas tellement emballer, surtout quand elle m’annonça le film qu’on allait voir, mais je cédais uniquement pour qu’elle ne se retrouve pas seule dans un quartier comme celui-là. C’est encore pire que Brooklyn. Une fois arriver devant le cinéma, elle me demandait d’arrêter de faire la tête et que la prochaine fois elle viendrait regarder le match sans broncher, ce qui me fit bien sûr sourire et j’acceptais donc son marché. – N’en profite pas trop ! Lâchais-je quand elle me lança qu’elle savait que je ne pourrais pas lui résister bien longtemps. Une fois installé dans la salle, je piochais dans le pot de pop corn et elle aussi. Je lui redemandais le titre du film que nous allions voir parce que je ne m’en souvenais déjà plus. – Y’a de grande chance pour que je comprenne rien aussi, non ? C’est pas un film Italien ton truc ? Demandais-je alors avec un petit sourire en coin. Bizarrement, je remarquais qu’Alana était très silencieuse aujourd’hui. D’habitude elle parle tout le temps, mais quand je dis tout le temps, c’est qu’elle ne me laisse jamais parler. – Bon et si tu me disais c’qu’il y a ? Finis-je par dire en tournant ma tête vers elle.

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« Et si... Non. Impossible. »

Depuis presque toujours, je suis quelqu’un d’assez extravertie. Ouais, j’aime aller vers les gens, j’aime faire de nouvelles rencontres, j’aime la compagnie humaine, tout simplement. Par le passé, et même encore aujourd’hui, on m’a souvent qualifié de très bonne amie : Je sais écouter les gens lorsqu’ils ne vont pas bien, j’arrive à les comprendre, à trouver des solutions à leurs problèmes, et puis, on peut dire que je parviens facilement à gérer toutes sortes de crises quand il s’agit de mes proches. Je suis plutôt douée pour aider les autres, en clair. Par contre, ce n’est, malheureusement, pas du tout la même chose, lorsque cela me concerne, lorsque cela me touche d’un peu trop près. Pour être totalement honnête, j’ai beaucoup de mal à accorder ma confiance aux gens, aux hommes surtout. Bien que je sois extrêmement bavarde, avenante aussi, je ne dévoile que très rarement ma vie personnelle, je n’aborde que quelques fois mon passé, ma famille, Chicago, même avec mes plus grands amis. En fait, je tente, tant bien que mal, de conserver une part de mystère, mon petit jardin secret, ou quelque chose comme ça. Aujourd’hui encore, je n’avais pas prévu de me confier à Ryan, je n’avais pas prévu de lui parler du coup de téléphone de ma mère, et de tout ce que cela implique ; Je voulais juste passer un bon moment en sa compagnie, je souhaitais me changer les idées en allant voir ce film dans le Bronx, et finalement, je ne parviens pas franchement à cacher mon malaise. Même mon sourire est moins sincère que d’habitude, ce que semble avoir remarqué mon meilleur ami. Raah, je me déteste parfois. Pourquoi ne suis-je pas capable de garder mes émotions pour moi ?

Tandis que je pioche une nouvelle fois dans le seau à pop-corn, je décide de chasser toutes ces pensées de mon esprit pour me concentrer un peu plus sur Ryan. Je dois tenter de faire bonne figure, je ne veux pas l’inquiéter avec mes histoires, il faut que je reste le plus naturelle possible. Je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher de lâcher un léger rire quand j’entends sa remarque sur le film que nous allons visionner. Du tac au tac, je lui réponds : « Ah, tu vois, tu sais très bien de quel film je te parle ! Tu as raison, il doit passer en italien, mais les sous-titres sont là pour nous sauver. S’il y a des sous-titres, remarque… ». Je fais une grimace, puis hausse légèrement les épaules : Même si je ne comprends pas les dialogues, je connais très bien l’histoire, alors je ne serais pas tellement perdue. Ryan, par contre…

Je m’enfonce un peu plus dans mon siège et perds définitivement mon sourire quand il reprend la parole, me demandant clairement ce qu’il y a. Je pousse un soupire, et me jette à l’eau, sachant pertinemment qu’il ne me lâchera pas, avant que je lui ai tout révélé : « Tu me connais trop. C’est assez flippant, j’te jure. ». Léger sourire. Je ne sais pas comment aborder le sujet. Je me demande ce qu’il va dire, ce qu’il va penser. « En fait, si j’ai décidé de venir te déranger aujourd’hui, c’est parce que, premièrement, j’avais très envie de passer un moment avec toi, parce que j’avais besoin de me changer les idées aussi, de voir autre chose que les quatre murs de mon appart’ à Brooklyn, et puis… » Etant très tactile, je ne peux m’empêcher de lui faire quelques papouilles sur l’avant bras, avant de continuer, hésitante : « Je ne sais pas. J’imagine qu’au fond, je n’avais qu’une seule envie : Me confier à toi. ». Je détourne le regard, mal à l’aise. Heureusement, il n’y a pas grand monde autour de nous : Je crois que j’ai bien fait de choisir les places du fond pour que nous pussions regarder le film. « Ouais, je sais, le cinéma n’est pas un super endroit pour cela, mais je m’y sens bien. J’aime être ici. Dans le noir. Dans le calme. ». Je me racle la gorge, continuant à fuir son regard, laissant toujours glisser le bout de mes doigts sur son bras. Je décide alors d’arrêter de tourner autour du pot, et lui lance doucement : « Bon… Voilà, il y a quelques jours, j’ai reçu un appel provenant de Chicago. C’était ma mère. Elle ne va pas très bien… ».

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Alana & Ryan

Même si je n’avais pas spécialement envie de sortir aujourd’hui, le fait qu’Alana vienne me chercher comme ça, je ne pouvais pas vraiment résister. Bon ceci dit je ne suis pas sûr de comprendre quelque chose au film, mais ce n’est qu’un détail. Une fois qu’on fut installer dans la salle à attendre que le film commence, je redemandais le titre du film que l’on allait voir et quand elle m’eu répondu, je lui lançai que je ne comprendrais sûrement rien s’il était en Italien. – En même temps vu le nom du gars, ça ne peut qu’être italien et donc s’il n’y a pas de sous-titre, je dormirais. Lâchais-je alors en riant légèrement. Nous mangions ensuite du pop corn dans le silence et je dois avouer que c’était assez perturbant, car d’habitude Alana est loin d’être silencieuse. Ah non mais je vous jure cette fille, c’est un vrai moulin à parole, mais bon c’est comme ça qu’on l’aime. Je tournais alors la tête dans sa direction et lui demandai ce qui n’allait pas, car ce silence n’était pas normal et sa réponse venait de me le confirmer. – Ça commence à faire quelques années qu’on traîne ensemble alors à force oui j’te connais. Répondis-je en souriant mangeant toujours le pop corn, faut d’ailleurs que j’arrête, j’en aurais plus pour le film. Elle finit par m’avouer que si elle m’avait demandé de venir avec elle, c’était pour premièrement passer du temps avec moi, mais aussi parce qu’elle avait besoin de se changer les idées et aussi parce qu’elle voulait en quelques sortes se confier à moi. – Qu’est-ce qui se passe ? Demandais-je en la regardant. Elle m’annonça ensuite qu’elle avait reçu un coup de fil de Chicago, c’était sa mère et visiblement elle allait mal. – Comment ça ? Demandais-je alors intrigué. Je ne connaissais pas sa mère, mais ça ne m’empêchais pas de m’inquiéter.

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« Et si... Non. Impossible. »

Dormir ? Est-ce qu’il vient vraiment de m’annoncer qu’il compte dormir s’il n’y a pas de sous-titres, s’il ne comprend rien à l’histoire ? Sérieusement ? Je n’ai plus à avoir de doutes là-dessus, Ryan est, bel et bien, un homme, un vrai. Il n’y a qu’eux pour pouvoir s’endormir dans une salle de cinéma, devant un très bon film, en plus. Bon ok, je l’ai traîné de force jusqu’ici, où il risque d’ailleurs de ne pas tout suivre, mais il pourrait au moins faire semblant d’être enthousiaste, non ?
Un petit sourire finit par étirer mes lèvres, et je le frappe alors légèrement sur le bras, tout en lui lançant, d’un ton qui se veut autoritaire : « Hé, je t’interdis de dormir ! ». Il rit, et je ne peux pas m’empêcher de faire la même chose, avant d’ajouter, plus amusée qu’autre chose : « J’ai besoin de toi pour me consoler, tu peux être certain qu’avant la fin du film, je pleure comme une madeleine. ». Nouveau sourire. En réalité, lorsque nous nous retrouvons chez lui, ou chez moi, pour nous mater un dvd, il a toujours tendance à se moquer de moi à cause de mes réactions démesurées : Je ris, je sursaute, je hurle, je pleure surtout, et donc, la plupart du temps, à la fin, je me retrouve blottie contre son torse. Ouais, je suis quelqu’un d’extrêmement sensible et j’adore quand un beau garçon me console.

Tandis que nous piochons, tour à tour, dans le seau à pop-corn, le jeune homme semble, peu à peu, remarquer ma gêne, mon malaise. Il est vrai que contrairement à d’habitude, je suis beaucoup moins bavarde, beaucoup moins souriante aussi. Pour la première fois depuis longtemps, je n’arrive pas à camoufler correctement mes émotions, je n’arrive pas à paraître normale, naturelle. Alors, après l’avoir entendu me demander ce qu’il se passe, je me jette à l’eau, je commence à me dévoiler, et je parviens à lui révéler ce qui me gêne, ce qui me perturbe ; Ma mère n’est pas en grande forme, elle m’a appelé, il y a quelques jours, pour me le dire. Bizarrement, même s’il ne l’a pas encore rencontré, Ryan semble prendre cette nouvelle à cœur, il paraît même s’inquiéter du sort de maman. Je suis touchée. J’ai la sensation qu’il sera toujours là pour moi, qu’il me soutiendra quoi qu’il arrive, et cela me rend réellement heureuse.
Après quelques longues secondes, après avoir pris la précaution de regarder autour de nous pour être certaine que personne ne nous espionne, je lui dis : « Apparemment, elle est extrêmement fatiguée. Il y a quelques jours, elle a fait un malaise au travail, et les médecins lui ont dit de prendre beaucoup de repos, ils ont aussi dit qu’elle ne pouvait pas continuer comme cela, avec ses trois emplois. ». Je fais une petite moue, et baisse la tête. En fait, je suis vraiment inquiète pour ma mère. Même si je ne vis pas près d’elle, même si je ne lui téléphone qu’une seule fois par semaine, je n’ai pas envie de la perdre. Je l’aime, malgré tout. Ne voulant pas ressasser certaines pensées négatives, je décide de poursuivre un peu plus doucement : « D’après elle, ce n’est pas tellement grave, mais… Je la connais, tu vois. J’ai l’impression qu’elle ne me dit pas tout, qu’elle tente de me préserver, et j’ai peur. Pour elle. Pour mon frère aussi. Parce que je sais que si l’état de santé de ma mère se dégrade, il va facilement retomber dans ses conneries, et même si je ne lui parle plus, je n’ai pas envie de ça. ». Je pousse un léger soupire, et continue de faire des chatouilles sur l’avant-bras de mon meilleur ami. Depuis l’appel de ma mère, je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus quoi penser, et surtout, j’ai tendance à remettre beaucoup de chose en question. Ma présence à New-York, notamment. Suis-je censée rester ici ? Dois-je rentrer à Chicago pour être certaine que tout va pour le mieux, que tout est en ordre ? Je n’en ai pas vraiment envie, parce que, même si mon frère me manque, cette ville me rattache surtout à de trop mauvais souvenirs, à une partie de ma vie que je souhaiterai, peut-être, oublier. Cependant, j’ai aussi la sensation que ma famille a besoin de moi, alors dois-je me sacrifier pour eux ? Dois-je laisser tomber ma nouvelle vie, pour retourner dans ce qui s’avère être un véritable enfer pour moi ?
Je plonge mon regard dans le sien, et me mordille légèrement la lèvre. « Tu crois que je ferais mieux de rentrer à Chicago ? ». Je ne dirais pas « rentrer chez moi », car désormais, et depuis quelques temps déjà, je considère New-York comme ma vraie maison. C’est ici que je suis heureuse, mais bon…

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Alana & Ryan

Je venais de dire à Alana que s’il n’y avait pas de sous-titres, je pourrais éventuellement dormir, elle me frappa alors légèrement le bras et m’interdit de dormir. Elle ajouta qu’elle avait besoin de moi pour la consoler, car elle allait sûrement pleurer. – Je peux très bien te consoler tout en dormant. Répondis-je en souriant. Bon d’accord, j’essaierais de ne pas dormir, mais je ne garantis rien. Voyant ensuite qu’elle n’était pas très bavarde aujourd’hui, j’en conclus que quelques choses n’allait pas, je lui posais alors la question et sa réponse me le confirmais. Elle m’expliquait alors qu’elle avait reçu un coup de téléphone de sa mère il y a quelques jours de ça et apparemment elle n’était pas en forme. Je lui demandais alors qu’est-ce qu’elle avait, car si ça touche Alana je m’inquiète. Elle m’expliquait alors que sa mère était beaucoup fatiguée et qu’elle avait fait un malaise au travail. Le médecin lui à donc conseiller beaucoup de jours de repos et de réduire le travail, car apparemment elle avait trois emplois. Elle s’inquiétait et pour sa mère et pour son frère. J’ai l’impression qu’elle à beaucoup de poids sur les épaules et là malheureusement je ne sais pas comment l’aider. – C’est normal qu’elle essaye de te préserver, c’est ta mère, c’est son rôle. Dis-je alors en la regardant. Elle plongea alors son regard dans le mien et me demanda si elle ne ferait pas mieux de rentrer à Chicago. Chicago ? Non. C’est super loin. Comment je fais moi si elle n’est plus là ? Je sais qu’il faut qu’elle prenne soin de sa famille, je la comprends, mais je n’ai pas envie qu’elle s’en aille. – Et ils ne peuvent pas venir s’installer ici ? Demandais-je alors par hasard. Je ne voulais pas lui montrer non plus que je ne voulais pas qu’elle parte, parce qu’après tout la famille passe avant, mais je dois quand même avouer que ça serait bien pénible qu’elle parte.

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