«Elle flotte, elle hésite : En un mot, elle est femme.» ☼ Allie.

Bonjour à tous, je suis Alana Janice Butler, et je suis actuellement âgé(e) de vingt-deux ans. En effet, je suis né(e) à Chicago, le 19 décembre 1991. Pour vous en dire plus sur moi, je suis serveuse dans un bar-restaurant, pour pouvoir financer mes études de littérature étrangère et mes moyens financiers sont plutôt modeste. Les gens disent de moi que je suis une grande rêveuse, douce, compatissante, honnête, attachante, optimiste mais que je suis aussi têtue, susceptible, jalouse, rancunière, trop sensible, et légèrement capricieuse. Par contre, peu de gens savent que j'ai peur de perdre mon grand frère, de la solitude, de l'échec, des insectes, et surtout, des orages trop violents, mais que j'adore lire, le théâtre, regarder des dizaine de séries, jouer du piano, embêter mon frère, profiter de la vie. Comme c'est sûrement la question qui vous intéresse le plus, je vais vous avouer que je suis à la recherche du Prince Philippe. Ouais, celui de la Belle au Bois Dormant. Comment? Il n'existe pas? Ah... Je prends aussi ceux qui s'en rapprochent... et que je suis intéressé(e) par les hommes, les vrais. Et pour terminer, on m'a souvent dit que je suis le portrait craché de Diana Agron. 

∞ IL ÉTAIT UNE FOIS ∞

Mes parents se connaissent depuis leur plus tendre enfance : Ils ont toujours vécu à Chicago, ils étaient voisins, ils ont fréquenté les même écoles, le même cercle d’ami, et finalement, au lycée, ils ont fini par tomber fou amoureux. Ils ne se sont jamais quittés. Après les études, maman est devenue infirmière à l’hôpital, papa, passionné d’automobile, a ouvert son propre garage. On ne peut pas dire qu’ils roulaient sur l’or, mais ils étaient très heureux comme cela, et c’est sans surprise, qu’ils ont décidé d’avoir des enfants.

Je suis née le 19 décembre 1991 à Chicago. Je suis la petite dernière de la famille, celle à qui l’on cède tout, celle que l’on considère toujours comme un bébé, celle que l’on doit protéger : Une vraie princesse, en quelques sortes. Sincèrement, je ne peux pas dire que les premières années de ma vie ont été malheureuse, ou quelque chose dans le genre. Il est vrai que malgré leurs problèmes d’argent, mes parents ont tout fait pour que mon frère et moi puissions avoir une bonne qualité de vie, puissions pratiquer les activités que nous aimions le plus. Rapidement, je me suis donc mis à jouer du piano, tandis que Mike a préféré revêtir la casquette, et prendre la batte de base-ball. Lui et moi avons toujours été assez différents ; Je suis beaucoup plus posée, calme, réfléchie même, et mes études sont ma grande priorité. Cependant, nous restons très proches, nous entretenons une relation assez fusionnelle, bien que totalement explosive parfois. Nos différences de caractère, nos divergences d’opinions, nous mènent souvent vers des confrontations, plus ou moins, violentes, vers des cris, des pleurs, de longues disputes. Heureusement, tout se termine toujours très bien, et je sais que malgré cela, Mikaël serait capable d’absolument tout faire pour moi, pour me protéger, pour s’assurer que je vais bien et que l’on ne me fait aucun mal. Pour résumé, je suis la personne la plus importante pour lui, et il est celui qui compte le plus à mes yeux.

 

Alors que je n’avais que huit ans, mon père s’est fait tiré dessus à son boulot. Il est mort sur le coup. Apparemment, des membres d’un gang ont eu du mal à accepter qu’il ne veuille pas reprendre une voiture volée, alors ils se sont vengés d’une façon assez radicale. Maman a été dévasté par cette nouvelle, elle a pratiquement tout perdu ce jour-là : Son âme sœur, son meilleur ami aussi, sa joie de vivre, une partie d’elle-même. En fait, elle n’a plus jamais été la même après le décès de mon père, elle ne s’en est jamais remise, et je n’ai pu rien faire pour arranger cela. Mike aussi a eu bien du mal à se relever, il a perdu son modèle, le seul qui parvenait à avoir de l’autorité sur lui, alors, après quelques temps, il a commencé à faire des conneries. Il a volé plusieurs fois dans des magasins, il a commencé à se bagarrer avec des garçons plus âgés que lui, il a profité de l’absence de maman, qui pour nous faire vivre a dû cumuler plusieurs emplois, pour évacuer toute sa frustration. D’une mauvaise façon, selon moi. C’est d’ailleurs à ce moment-là, que nous avons commencé à nous séparer, à ne plus nous parler : Je ne reconnaissais plus mon frère, je n’arrivais pas à comprendre son comportement, et lui, il n’appréciait pas que je le juge, que je le condamne alors que selon lui, il faisait tout cela pour nous, pour la famille.

 

Les années ont passé, avec des hauts, et beaucoup de bas. Je me suis enfermée dans la lecture pour ne pas voir maman sombrer un peu plus, je suis devenue une grande rêveuse pour tenter de sortir de mon quotidien, et surtout, je me suis concentrée sur mes études, je suis devenue l’intello du lycée, pour essayer de fermer les yeux sur les actions de mon frère, de ses crétins de potes. Pour être totalement honnête, j’ai toujours reproché à Mike de s’être fourré dans un gang, de se servir de l’entrepôt de papa pour faire des trafics, pour stocker des objets volés, et tout ce qui va avec. Je n’ai jamais supporté de le voir foutre toute sa vie en l’air de cette façon, mais à chaque fois, il parvenait à me rassurer en me promettant qu’il allait arrêter, qu’il allait se ranger après un dernier coup qui nous permettrait de vivre en paix, au mieux. Il faut dire qu’à dix sept ans, je ne rêvais que d’une seule chose : Vivre normalement. Je n’en pouvais plus de voir maman se tuer au travail pour nous, pour moi surtout, je ne supportais plus d’être là, et de ne pouvoir rien faire. J’ai voulu trouver un job, pour subvenir aux besoins de la famille, mais Mike me l’a interdit. Selon lui, je devais me consacrer à mes études, je devais poursuivre mon chemin sans me soucier de tous nos problèmes, je devais réaliser mon rêve en devenant professeur de littérature, en voyageant dans le monde entier. Je devais continuer à être une petite princesse, alors qu’autour de moi, tout semblait s’effondrer, un peu plus.

 

Et puis, finalement, lors de ma dernière année, je suis tombée sur Cameron ; La star du lycée, le meilleur quaterback de Chicago, celui avec qui toutes les filles veulent danser lors du bal de fin d’année. Au début, j’étais plutôt réticente, je ne voulais pas le laisser m’approcher, mais j’ai fini par céder, à cause de son sourire, de son regard, de sa gentillesse. Il incarnait la perfection pour moi, un Prince Philippe des temps modernes, alors je suis, très rapidement, tombée très amoureuse de lui. Secrètement, je rêvais de vivre une histoire qui ressemblerait à celle de mes parents, je pensais qu’il était mon grand-amour, celui avec qui je finirais le reste de ma vie, et c’est ce qu’il me faisait croire. Mike ne l’a jamais aimé. Il était persuadé que Cameron se jouait de moi, il m’a d’ailleurs mise en garde, mais je n’ai rien voulu entendre. J’étais sur mon petit nuage, et je ne voulais pas redescendre, je ne voulais pas que tout soit gâché à cause de la méfiance de mon grand frère. Malheureusement, là encore, la vie s’est acharnée sur moi. Alors que je me préparais pour le bal de fin d’année, celui qui marquerait mon départ du lycée, le début d’une nouvelle vie, la police est venue arrêtée Mikaël. Ils ont fouillé l’appartement, ils ont tout retourné pour voir s’il ne cachait rien ici, et finalement, après plusieurs jours, après des interrogatoires interminables, nous avons appris qu’il serait condamné à dix huit mois de prison ferme. Toutes les semaines, je passais le voir au parloir, et toutes les semaines, je repartais en pleurant, en ayant l’impression que tout cela était, bel et bien, de ma faute. Je détestais le voir derrière cette vitre, je ne supportais plus d’apercevoir ces bleus sur son visage, témoignant des bagarres avec les autres détenus.

 

Vers la fin de l’été, j’ai surpris Cameron au lit avec une autre fille, et j’ai finalement appris qu’il me trompait depuis le tout début de notre relation. Tout cela n’avait été qu’un immense pari pour lui. Je m’étais fait avoir comme une débutante, une pauvre cruche : En même temps, comment un mec aussi beau, aussi riche, aurait-il pu sortir avec une fille comme moi ? On ne voit cela que dans les séries télévisées. Pour couronner le tout, presqu’au même moment,  j’ai appris que j’étais enceinte de lui. J’étais complètement déboussolée et perdue. Quand j’ai voulu en parler à mon frère, pour obtenir des conseils, son avis, une violente dispute a éclaté. En réalité, je n’avais jamais vu Mike aussi en colère de toute ma vie ; Il me reprochait d’avoir été une idiote, il m’a ordonné de ne pas garder l’enfant, car cela allait gâcher mon avenir, et tous mes projets. Au final, il m’a demandé de partir, de ne plus revenir le voir, de l’oublier, en quelques sortes. J’ai été dévasté par cette entrevue, et j’ai fini par prendre ses paroles au pied de la lettre. J’ai fait mes adieux à ma mère, elle m’a d’ailleurs donné toutes ses économies, j’ai écrit une dernière lettre à Mike, et je suis partie. Loin. Très loin de toute ces emmerdes.

J’ai finalement avorté. Je ne pouvais pas garder cet enfant alors que je n’étais même pas adulte, alors que je n’avais presque pas d’argent pour vivre, alors que je ne savais même pas ce que j’allais faire du reste de mon existence. J’ai passé un peu plus d’un an en Europe, en France notamment : J’ai appris le métier de serveuse, mais j’ai surtout continué à lire, à découvrir la littérature étrangère. C’est d’ailleurs cela qui m’a donné envie d’entrer à l’université, mais ayant le mal du pays, j’ai décidé de faire mon grand retour aux Etats-Unis, à New-York, plus précisément.

 

Cela fait désormais près de trois ans que je suis ici. J’ai trouvé un job dans un restaurant, j’ai repris mes études à l’université, et j’ai loué un petit appartement à Brooklyn. Je suis plutôt satisfaite de ma vie, même si parfois, souvent, mon frère me manque. Je me demande ce qu’il fait, où il est, avec qui il est, me cherche-t-il ? Heureusement, ici, j’ai réussi à me faire pas mal d’amis, ils sont comme une deuxième famille pour moi. Ils m’aident à tenir le coup, je ne me sens que très rarement seule. Tant mieux. Je vais bien. Réellement.